
Dans le cas où une fusée se déplace en éjectant de la matière par ses tuyères, c'est bien la conservation de la quantité de mouvement qui explique qu'elle avance.
vecteur p = m * vecteur v
Mais il y a d'autres façons de se déplacer, lorsque les moteurs sont coupés:
- la fusée continue sa course à vitesse constante, égale à celle qu'elle avait au moment de l'arrêt du moteur, et en ligne droite: c'est une conséquence du principe d'inertie découvert par Galilée.
- mais si la fusée se trouve au "voisinage" de corps célestes (planètes, satellites, soleil...) elle subit l'effet de la gravitation de leur part et sa trajectoire peut s'incurver et son mouvement peut varier. Ce phénomène est utilisé pour faire voyager les sondes spatiales: on calcule leurs trajectoires de façon à les faire passer près des planètes qui sont autant de "tremplins" donnant une nouvelle accélération à la fusée.
Noter que, dans la théorie de la relativité générale, il est établi que les changements de trajectoires dus à la gravitation peuvent être aussi considérés comme des effets d'inertie, non plus dans un espace euclidien, mais dans un espace à 4 dimensions présentant des courbures "créées" par les masses.
S'agissant du "vide": vous avez raison de souligner que le vide n'est pas vide, mais c'est un peu compliqué à expliquer. La théorie quantique des champs prévoit que les champs d'interaction ne sont pas continus mais quantifiés: cela veut dire que leurs états vibratoires, et par suite leurs niveaux d'énergie, sont caractérisés par des termes discrets (nombres quantiques). La théorie prédit que pour le niveau zéro (niveau le plus bas d'énergie), en l'absence de matière, c'est-à-dire l'état du vide, l'énergie n'est pas nulle! Le "vide" possède donc une énergie, mais il faut considérer qu'il est baigné de champs d'interaction notamment électromagnétique dont la portée est théoriquement infinie. L'existence de l'énergie du vide aurait été prouvée expérimentalement grâce à l'effet Casimir: dit rapidement, deux plaques très rapprochées modifient l'état de quantification d'énergie du vide situé entre elles par rapport au vide extérieur, car en quelque sorte, elles forment une discontinuité du champ électromagnétique à son niveau fondamental; il en résulte que l'énergie entre les plaques est moindre qu'à l'extérieur d'où une force qui tend à rapprocher les plaques. Cette force a pu être mesurée, mais rassurez-vous ce phénomène est aux échelles subatomiques!
Comme il fallait s'y attendre, certaines personnes ont cru en la possibilité d'exploiter l'énergie du vide. Malheureusement, à mon avis, à tort, mais ceci est un autre débat.
NB: dans le vide spatial il y a aussi des neutrinos et peut-être des choses que la science n'a pas encore découvertes, et que nous révèleraient par exemple les théories encore ouvertes comme celles des cordes, de supersymétrie, de gravitation quantique, etc.
Donc c'est tout simplement le principe d'action réaction. Quelle que soit le type de propulsion des sondes envoyées, leur propulsion suit toujours ce principe.
Aussi non, yat, certains avions peuvent également voler sans s'appuyer sur l'air: les chasseurs qui ont un rapport puissance/poids supérieur à 1 peuvent te tracer une montée verticale donc sans avoir recours à la portance de la voilure pour supporter le poids de l'appareil...
Dans l'espace, il y a beaucoup moins de matière que dans l'atmosphère terrestre, et c'est pour ça que la plupart des gens te répondront qu'il y a du vide. Mais le vide parfait n'existe pas réellement, il y a toujours des particules, surtout dans le système solaire.
En effet la pression dans l'espace est très petite par rapport à celle qui règne à l'intérieur des fusées, mais si elle était réellement nulle, ça ne changerait pas grand chose : ce qui importe c'est la différence de pression entre l'intérieur de la fusée et l'extérieur. Si on considère que la pression à l'extérieur est nulle, et d'une atmosphère à l'intérieur, cette différence de pression n'est pas plus grande que quand on est dans un sous marin sous dix mètres d'eau (à cette profondeur, il règne une pression de deux atmosphères).
Si j'ai bien compris le lien entre tes deux questions, tu te demande sur quoi s'appuyent les fusées pour accélérer... en fait, elles s'appuyent uniquement sur la matière qui est éjectée en sens inverse par les réacteurs : des particules sont éjectées vers l'arrière, la quantité du mouvement du système fusée + particules est toujours conservée, donc la fusée accélère vers l'avant. C'est comme quand tu tires avec un pistolet : la balle qui part devant toi à grande vitesse te pousse un peu en arrière. Pas besoin, comme pour un avion ou un hélicoptèse, de s'appuyer sur l'air.
Source : http://forums.futura-sciences.com/astronautique/54425-lespace-deplacement-dune-fusee.html